Les salariés d’Adecco sont à bout. L’inquiétude est relayée, depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, à l’occasion d’un séminaire des délégués syndicaux UNSA (20,03% des syndiqués Adecco), à l’hôtel Alteora, au Futuroscope. Les délégués syndicaux de l’ensemble des régions françaises (950 agences sont présentes dans l’Hexagone) mettent des mots sur un malaise grandissant dans l’entreprise. Ils dénoncent notamment un gel des embauches, alors qu’Adecco reçoit plus de 600 millions d’euros de Crédit impôt compétitivité emploi (CICE).« En 2004, nous étions 5.500 salariés. Aujourd’hui, nous sommes à peine 3.000, résume Ousmane Cissakho, délégué central Unsa Adecco France. Les surcharges de travail sont de plus en plus importantes, les objectifs inatteignables. Aujourd’hui, les salariés que nous sommes ne voyons pas la valeur ajoutée que nous apportons. »Les syndicalistes dénoncent aussi un gel des salaires depuis huit ans.« Après quinze ans d’ancienneté, un salarié d’Adecco touche 1.100€ nets… », affirme un des délégués. Cette situation aurait des conséquences sur les intérimaires, selon l’Unsa. « Nous ne sommes plus en capacité d’apporter ce qu’on devrait, notamment pour les faire monter en compétence. »
A la faveur d’une intersyndicale CFDT, CFTC, CGC, FO, l’UNSA a demandé à rencontrer la direction d’Adecco, la semaine prochaine, pour réclamer notamment un dégel des embauches, des salaires décents. L’UNSA souhaite aussi que le CICE soit versé directement aux agences.
En 2013, 1.500 salariés d’Adecco, n° 1 des ressources humaines en France et dans le monde, avaient débrayé pour dénoncer leurs rémunérations et leurs conditions de travail.