Hier paraissait à la Une du journal l’Humanité un article sur les pratiques RH d’Adecco. En cause, une liste « fuitée » à la presse reprenant la planification de départs de salariés en licenciement / ruptures conventionnelles et ce jusqu’à fin 2021.
Au-delà de l’outrage de découvrir ce type de document dans la presse et de la simple existence de ce type de liste dans une entreprise se voulant « Leader des Solutions RH », nous ne pouvons que nous poser les questions suivantes :
Au vu des marques concernées nous parlons d’un fichier des services RH groupe ! Nous supposons que la journaliste responsable de cet article a dû contacter le service presse Adecco pour avoir une réaction ?
Comment l’entreprise arrive-t-elle à planifier des départs en rupture conventionnelle alors même que les salariés n’en ont pas fait la demande ?
Comment l’entreprise arrive-t-elle à prévoir des fermetures de site alors qu’en instance, la bouche en cœur et les yeux brillants, on nous assure qu’il n’y a pas de fermetures de prévues ?
Et comment, comment peut-elle ne pas réagir ? Rester silencieuse en espérant que cette info passe sous le tapis de l’actualité ? Laisser bafouer le respect et les droits des salariés en cours de procédure à qui elle demande de ne pas annoncer leur départ de suite aux équipes et qui se retrouvent identifiables dans le document publié ? C’est ça le pacte social ? C’est ça l’engagement d’une entreprise responsable ?
L’UNSA exige une réponse de l’entreprise sur cet article. L’UNSA exige des excuses auprès des salariés listés, l’UNSA exige le respect des instances et des élus et demande à l’entreprise de convoquer les instances nécessaires pour des procédures d’information consultation sur les fermetures de sites programmés (sites MO, agences, Onsite).
Le scandale n’est pas tant la publication de cet article qui ne fait que mettre en lumière les méthodes et pratiques de l’Adecco réel, celui caché derrière ses grands principes et ses grands engagements affichés dans les médias. Le scandale est la non réaction, l’irrespect flagrant pour les salariés et les instances représentatives du personnel et plus généralement un « jemenfoutisme » structurel de la Direction de l’entreprise pour les humains qui font l’entreprise et leurs droits.
L’UNSA sera active dans les démarches judiciaires entreprises pour la défense des intérêts et des droits des salariés.