Il y a quelques jours nous discutions avec un directeur d’agence et ce dernier nous faisait pas de son ras le bol des tableaux, reportings et autres joyeux supports que nous passons notre temps à remplir.
Remplir des tableaux pour décortiquer le moindre de nos faits et gestes, justifier de l’atteinte ou non d’un objectif sorti du chapeau par de savants calculs de personnes déconnectées de la réalité terrain, s’épuiser sur ces supports en regardant le temps non passé sur le terrain sur nos cœurs de métier. Ne pas être assez sur le terrain, ne pas avoir fait suffisamment de visites et donc recevoir un nouveau tableau à suivre et remplir pour nous aider à mieux atteindre nos objectifs. C’est la réalité de bien des DA. Et chaque salarié de l’entreprise à son niveau fait ce constat.
Cet état de fait pourrait être loufoque s’il n’était pas concomitant d’un aveuglement total du top management de l’entreprise.
Peut-on en vouloir aux financiers d’excelliser à outrance, de leur RechercheVaddictologie ou de recherche l’optimi(sme)sation financière, le tout avec beaucoup de filtres et de liaisons externes dysfonctionnelles mais surtout sans trop de couleurs ? Ma foi non, c’est leur travail. Ayons même une petite crainte pour leurs compétences qui glissent de la rectitude comptable vers le flou statistique.
Le contre poids, la détermination de l’équilibre devraient être apportés par les opérationnels et les RH. Mais ce n’est pas (peu) fait. Le constat est là, la finance a pris le pouvoir. La nomination d’un directeur financier sur chaque direction de l’entreprise dernièrement le met en évidence. Autre évidence, on ne peut pas dire que le pilotage par la finance a fait faire un bond à l’entreprise sur ses marges et PDM. Pour autant ce sont les salariés que l’on remet en question et pas le management financier…
Il est urgent de réécrire le cadre.
Le cadre dans lequel on fait évoluer ses collaborateurs, le cadre de travail que l’on donne à ses salariés, le cadre dans lequel on pose les règles de fonctionnement. Avec un principe qui devrait présider : la confiance. Ayez confiance dans les compétences des salariés que l’entreprise a recruté et formé, laissez-les faire leur job. Là où les résultats ne seront pas là resserrez alors le cadre pour piloter de plus près l’activité. Mais cessez de partir du principe que sans reporting le job ne sera pas fait ! Bien souvent c’est le reporting qui empêche le job de se faire.
Peut-être, nous direz-vous, qu’il faudrait faire un tableau où on reporterait le temps passé sur des tableaux dans la semaine …