Depuis des mois l’Unsa sollicite la direction de l’entreprise sur la situation des salariés permanents.
Depuis des mois l’entreprise fait la sourde oreille.
Pourquoi ?
D’abord il y a les NAO ou plutôt les absences de NAO.
Ensuite il y a le contexte économique français, inflation, augmentations du SMIC car augmentation des produits de première nécessité, des énergies, bref de tout. Sauf des salaires chez Adecco.
Pour notre direction la situation ne nécessite visiblement pas qu’elle s’y arrête. Pour autant, niveau financier et commercial on nous explique que le contexte justifie des ajustements de budget, des restrictions de dépenses donc de moyens pour les salariés et bien entendu que chacun se mobilise pour faire un effort professionnel : visiter plus de clients, renégocier plus d’accords, vendre plus de prestations, mettre en poste plus d’intérimaires. Vous savez le fabuleux monde de OuiOui…
En revanche niveau RH calme plat ! rien besoin de faire ! si ce n’est à la marge expliquer à des managers au bord du gouffre qu’ils ne pourront pas remplacer leurs salariés absents, malades, sortant et autres joyeusetés.
4 augmentations du SMIC plus tard on en est au même point après un « geste fort » de revue des objectifs face au marché. Histoire de nous faire oublier peut-être que ces mêmes objectifs décidés dans les nuages roses Zurichois n’étaient de toute manière, pas atteignables et le restent.
Pendant ce temps des salariés se retrouvent au SMIC alors qu’ils ne l’étaient pas il y a un an.
Vous savez quoi ? D’après eux, nous, représentants du personnel, exagérons car c’est notre posture, que les retours du réseau ne sont pas du tout ceux que nous faisons, la faute au biais du syndicaliste qui voudrait toujours plus, mieux et qui ne parle qu’aux personnes mécontentes.
Quand c’est l’entreprise qui exige toujours plus et mieux des salariés pour moins cher ça ne les dérange pas.
Quand c’est l’entreprise qui exige des augmentations de tarifs ou la facturation de frais de gestion divers et variés car il y a des coûts, ça ne les dérange pas non plus.
Pour le reste c’est au salarié de se remettre en cause. Faites votre Elearning IFED pensez positif et vous irez mieux ! Bah voyons. Même l’épuisement professionnel c’est de notre faute. Personne ne vous demande de faire des heures supplémentaires c’est sur base de volontariat, personne ne vous demande de venir plus tôt c’est par convenance personnelle. Ah, et tu reverras des KPI’s car ton taux d’avoir est mauvais, sois plus attentif !
Et puis soyez honnêtes, la situation est la même partout ! Ah oui ? Ils ne doivent pas voir les grilles de salaires mises à jour de nos clients, ni les versements de primes mensuelles pour aider à l’augmentation du coût de la vie, ni les versements de PEPA ou d’indemnités de télétravail. Pourtant nos beaux outils centralisés permettent de sortir des stats de tout ça, ils n’ont pas dû trouver le menu !
L’entreprise est solide, organisée et les cadres dirigeants tiennent la barre de ce gros navire il paraît.
Tellement bien que les objectifs individuels à la main du manager sont devenus des listes à choix multiples (2) avec un taux imposé. Mais le manager à la main pour choisir.
Tellement bien que l’atteinte de l’objectif pour laquelle le manager pouvait choisir de pousser l’atteinte ou la surperf sur des cas individuels n’a jamais été présentée aux managers. Et les rares qui le savait ont vu leur validation rejetée par le N+1 parce que « le chiffre n’est pas atteint on ne peut pas faire ça ».
Tellement bien que les managers qui tiennent tête et mettent des objectifs « normaux » et « SMART » se font retoquer par leur hiérarchie pour « objectif atteignable non en phase avec la culture Adecco ».
Tellement bien qu’ils n’ont pas anticipé l’embauche massive en CDI d’un de nos plus gros client, adios planning TT !
Tellement bien que la DRH d’un grand groupe d’hyper / super n’arrive pas à joindre quelqu’un de l’entreprise, n’importe qui, suite au déploiement d’un nouveau process.
Et on pourrait continuer comme ça encore des pages mais vous finiriez par ne plus y croire tellement c’est lunaire parfois !
Et au final, pour en revenir à la question, vous savez pourquoi ?
Parce qu’ils s’en foutent.
De vous, de nous, de leurs salariés, des intérimaires, parfois même des clients à ce stade.
Des œillères, un entre soi, il suffit d’ouvrir Addict : Adecco communique pour Adecco. Sur Adecco.
Errare humanum est… mais…
Si on vous dit que vous êtes à contre sens sur l’autoroute et que vous êtes convaincus d’être en fait le seul à rouler dans le bon sens, c’est dangereux.
C’est triste aussi.
C’est Adecco. Vivement la prochaine semaine de la QVT !