L’UNSA s’intéresse depuis des années à la question du télétravail. Nous vous proposons quelques réflexions afin de mieux appréhender le télétravail dans sa mise en place au sein du réseau ADECCO.
QU’EST-CE QU’EST (ET N’EST PAS) LE TÉLÉTRAVAIL CHEZ ADECCO ?
Le télétravail, tel que prévu par les textes, consiste pour un(e) employé(e) à travailler depuis son domicile en utilisant sa connexion Internet et un ordinateur fourni par ADECCO plutôt que de venir physiquement à son agence .
Le travail qui lui est alors confié doit pouvoir s’exercer à distance, et les accès aux applications et données nécessaires à son accomplissement doivent être rendus possibles.
Il ne faut pas confondre le télétravail avec le travail nomade, qui consiste à travailler d’un lieu quelconque, voire dans les transports, sans être nécessairement connecté au réseau d’ADECCO.
QUI PEUT BÉNÉFICIER DU TÉLÉTRAVAIL ?
Tous les collaborateurs(trices), dont les spécificités du métier n’interdisent pas le télétravail, peuvent bénéficier du télétravail.
Par exemple, un(e) collaborateur(trice) qui d’un côté reçoit les intérimaires et de l’autre côté doit traiter des dossiers peut envisager de choisir le télétravail : en accord avec son N+1 et ses collègues, il peut être envisageable de regrouper le traitement des dossiers sur un jour de la semaine précis et d’organiser ainsi des roulements pour recevoir notre public intérimaire.
Une demande d’autorisation de télétravail peut être refusée dans l’intérêt du service. Toutefois, ADECCO peut mettre en place des mécanismes (discussions des demandes en CODIR, prise d’avis auprès de la DRH) permettant d’éduquer, de rassurer et de renseigner les managers afin de les accompagner dans les aménagements nécessaires à la mise en place du télétravail.
LE TÉLÉTRAVAIL PEUT-IL ÊTRE IMPOSÉ ?
Le télétravail ne peut en aucun cas être imposé. De plus, une période d’adaptation est prévue lorsqu’un collaborateur(trice) débute une période de télétravail, afin de détecter et corriger les difficultés qui pourraient survenir.
Les textes sont protecteurs pour le(la) collaborateur(trice) : son poste de travail doit être conservé (le télétravail n’est pas un moyen pour ADECCO de faire des économies de place), et ADECCO doit prévoir qu’à tout moment un(e) collaborateur(trice) puisse décider d’effectuer sa journée de travail en présentiel plutôt qu’en télétravail.
CONCRÈTEMENT, COMMENT CELA VA-T-IL SE PASSER ?
Afin de permettre une meilleure organisation des services, les demandes de télétravail peuvent être recueillies lors d’une campagne annuelle en fin d’année 2018 pour pouvoir planifier l’année 2019 par exemple. Cela permettrait aux différents services d’avoir une meilleure vision des souhaits des collaborateurs(trices) et de répondre équitablement aux demandes.
ADECCO peut opter pour une mise en place progressive du télétravail. Nous pourrions dire : La première année, la norme serait d’accorder un jour par semaine afin de mettre en place les adaptations nécessaires à ce changement de pratiques.
La deuxième année, deux jours seraient accordés à ceux qui le voudront, puis trois jours les années suivantes. Une personne venant d’arriver sur un poste devra attendre un an avant de faire cette demande afin qu’elle s’imprègne de la dimension de ce poste, c’est raisonnable !
Il serait toujours possible de faire des demandes hors campagne annuelle ou supérieures au nombre de jours habituellement pratiqués (dans la limite des trois jours permis par le décret, avec au moins deux jours de présence sur place par semaine). Ces demandes ne seraient toutefois pas prioritaires et tiendraient compte des autorisations déjà accordées afin de ne pas désorganiser le(s)service(s).
Des formations seraient proposées aux télétravailleurs et aux managers. Une bonne connaissance de ce qu’est vraiment le télétravail permettrait qu’il s’exerce dans de bonnes conditions et l’UNSA y veillera.
Nous pourrions aussi solliciter les ressources humaines d’ADECCO afin de réaliser un vade-mecum du télétravail aux collaborateurs(trices), ceci est important pour bien l’intégrer avant sa mise en place ?
À QUI PROFITE LE TÉLÉTRAVAIL ?
Le télétravail profite avant tout au collaborateur(trice) qui choisit ce mode de travail. Étant donné qu’il conserve les mêmes horaires de travail (ou la même quantité de travail pour un collaborateur(trice) au forfait jours), le temps consacré aux trajets domicile-travail est réduit, ce qui lui permet de plus se consacrer à sa famille ou à des loisirs.
Le télétravail profite également, plus indirectement, à ADECCO, qui va devoir faire évoluer et moderniser ses méthodes de travail et d’interaction. Les échanges en vidéo, la numérisation des documents, la définition des tâches devraient permettre de rendre le travail des équipes plus efficace.
LE TÉLÉTRAVAIL EST-IL IDÉAL ?
ADECCO va-t-elle strictement appliquer le décret, l’arrêté et la circulaire d’application ? Le collaborateur(trice) conservera-t-il(elle), à sa charge les frais électriques, de chauffage et d’Internet lorsqu’il (elle) choisira de travailler depuis son domicile ?
De même, pourra-t-il (elle) bénéficier du ticket restaurant accordé à ceux déjeunant sur leur lieu de travail ?
Ce sont des sujets sur lesquels l’UNSA reviendra dans ses discussions avec la direction d’ADECCO.
De plus, il y a un risque d’isolement du collaborateur(trice) qui reste à son domicile.
C’est pour cela qu’ADECCO peut imposer une présence d’au moins deux jours par semaine sur le lieu de travail pour les salarié(e)s bénéficiant du télétravail.
Les services dans lequel des salarié(e)s demanderont le télétravail devront se réorganiser, parfois en profondeur. Les communications informelles devront parfois être remplacées par une base de connaissance partagée ; certains processus devront passer par une numérisation accrue. Les modes de communication devront évoluer pour mieux utiliser le mail, le téléphone ou l’appel vidéo. Les réunions devront prévoir dans certains cas d’accueillir des participants en visio ou audio-conférence.
L’UNSA est particulièrement active dans la mise en place du télétravail chez ADECCO.
Elle restera attentive à sa mise en œuvre, au traitement équitable des dossiers, au bien-être des collaborateurs(trices) en télétravail et en présentiel et aux conséquences (carrière, financières, …) sur l’ensemble du personnel.